La relation avec ma mère

La relation avec notre mère est complexe. Elle n'est jamais neutre. Faite de conflits, de complicité, de fusion... elle évolue au cours du temps. 

 

Encensée par les médias, la relation avec la mère se voudrait parfaite. Notre mère devrait correspondre à une image idéale de mère aimante, bienveillante. 

Malheureusement, ce n'est pas toujours ce qui est rapporté lors des consultations où cette image est quelque peu écornée. 

 

Je ne compte pas le nombre de femmes qui "voulaient changer leur mère", traduisez dont la relation avec leur mère était difficile. J'ai eu aussi quelques hommes qui ont travaillé la relation avec leur mère. J'en ai eu peu, mais cette relation était loin d'être heureuse. 


Il y a ce que l'on dit socialement parce qu'on n'a pas envie de rentrer dans des histoires parfois douloureuses, parce qu'on ressent de la culpabilité d'éprouver certains sentiments, parfois aussi parce que l'on ne reconnaît pas ou que l'on a du mal à nommer ce qui se passe. C'est aussi parfois, lorsque ces femmes deviennent mère que certaines choses émergent plus clairement. C'est parfois à l'occasion de "conflits" avec sa propre fille, voire belle-fille, que l'on se penche sur la question. 

 

L'histoire avec notre mère mêle tellement de choses qu'il est difficile de tout mettre dans un seul sac. Elle n'est pas toute blanche ou toute noire, il y a beaucoup de nuances de gris avec des moments où l'intensité de ces nuances est plus ou moins forte. 

La mère fait passer ses enfants avant sa propre vie

Il y a une image de la mère qui serait qu'elle doit faire passer ses enfants avant sa propre vie, avant son propre épanouissement. C'est une image à laquelle beaucoup de femmes ont adhéré. Mère au foyer qui élève ses enfants, beaucoup de nos mères entraient dans ces schémas. Est-ce à dire que ces femmes n'avaient pas de rêves, pas d'aspirations ? Certainement pas ! Elles ont juste épousé ce rôle de mère sans se poser de question, mettant de côté cette part d'elle, abdiquant d'une partie de leur personnalité. C'est parfois un des points qui peut entraîner une relation conflictuelle. Faire porter à son enfant la responsabilité de son "échec". C'est parfois dit clairement, d'autre fois ça ne l'est pas, mais cela émerge en filigrane dans les relations.  

Aujourd'hui, les femmes travaillent et concilient leur vie de femme et de mère. J'ai beaucoup parlé avec des femmes qui sont mères et certaines "avouent" avoir fait passer leur propre vie avant leur rôle de mère. Elles le reconnaissent parce qu'elles se sentent dans un espace de non jugement pour pouvoir le reconnaître, le dire tout en éprouvant une peur du jugement. 

C'est une chose de protéger ses enfants des dangers, de s'en occuper, d'assurer leurs besoins et ça en est une autre de continuer à exister en tant que femme. L'un n'empêche pas l'autre. Ne pas se noyer dans son rôle de mère ne signifie pas que l'on n'aime pas ses enfants ou que l'on n'est pas une bonne mère. 

"Je ne suis pas très maternelle" c'est souvent ce que ces femmes me disent. Je ne pense pas qu'il y ait un curseur sur ce que doit être une femme maternelle. Une femme maternelle peut parfois être étouffante pour ses enfants. S'il y avait un modèle de la "bonne mère", les cabinets de thérapie seraient vides. 

Nos mères de génération en génération ou les filles d'Eve

Je travaille en transgénérationnel depuis 1998. Je fus la pionnière de cette approche sur ma région. S'il me semble important de regarder les modèles familiaux et transgénérationnels dans les histoires familiales, dans les répétitions, il y a un élément que l'on oublie, c'est le "modèle" de la mère. Il ne se décrypte pas au premier regard dans les dynamiques transgénérationnelles et pourtant, il est bel et bien là et il impacte nos vies. 

Nous sommes toutes des filles d'Eve ! Cette vie qui circule, qui se transmet remonte à la nuit des temps. Sans que l'on ne se pose de questions. Comme une évidence.

Comme si aujourd'hui les mères étaient devenues plus compliquées - à moins que ce ne soient les filles qui soient devenues plus compliquées. 

Dans le cadre de mon approche en transgénérationnel, je travaille aussi en "psycho-énergétique" sur les mémoires familiales. A cette occasion, j'accède à l'histoire qui se transmet et à de très très nombreuses reprises, j'ai accédé à cette mémoire "des femmes" de la famille, à ces lignées. Des lignées qui, pour beaucoup, ont été en souffrance. Des lignées où a régné la maltraitance, parfois la violence. Même si cela appartient au passé, nos grands-mères, nos mères, en ont été dépositaires au niveau de l'inconscient de toutes ces mémoires. Parfois nous avons accès à certaines informations, nous connaissons l'histoire de ces femmes, d'autres fois non. 

Dans mon travail, je n'ai pas forcément besoin de savoir "la réalité" parce que c'est "l'information" qui est transmise soit dans la mémoire corporelle, soit dans ce que ces femmes amènent de leur relation avec leur mère. Ce que j'en lis c'est que dans cette souffrance de la relation que nous pouvons avoir avec notre mère, c'est aussi une tentative de réconciliation avec soi tout d'abord et avec les schémas qui nous ont été transmis. Nous ne changerons pas notre mère, nous ne changerons pas son histoire, nous ne changerons pas notre histoire. En revanche, nous accédons à une autre lecture et à une pacification intérieure qui se répercute en amont et en aval lorsque nous avons des enfants. 

 

Regarder cette relation, c'est regarder en soi pour rétablir un équilibre là où un manque de mots, un déséquilibre ont laissé une cicatrice. 

 

Je vous accompagne dans ce travail sur la relation mère-fille

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